Hedy Lamarr a toujours été reconnue pour sa beauté et ses talents de comédienne. Elle avait cependant bien d’autres facettes et notamment celle d’une scientifique de talent, passionnée d’inventions.
Hedwig Eva Maria Kiesler naît en 1914 à Vienne. Adolescente, elle se découvre une passion pour le cinéma et c’est à partir de 1931, à Berlin, que sa carrière débute réellement.
En 1933, elle épouse Friederich Mandl, un marchand d’armes autrichien. Avec lui, elle découvre le monde de l’armée, un épisode déterminant pour la suite de sa vie.
Mais, malheureuse et craignant pour sa vie (son mari se rapprochant des nazis), elle fuit. Elle part alors vivre à New York en 1937 où elle prend le nom de Hedy Lamarr et y installe son propre atelier pour s’adonner à ses inventions (pastilles effervescentes de cola, collier fluorescent pour chiens…).
À son arrivée à New York, elle rencontre le pianiste George Antheil, un inventeur-musicien rendu célèbre grâce à son Ballet mécanique (1924), une musique écrite pour seize pianos. Il a eu l’idée de synchroniser ses instruments et d’organiser des sauts de notes. Il inscrivait ainsi sur des rouleaux de papiers à musique miniatures un système de cryptage.
Une invention révolutionnaire
Nous sommes alors en pleine Seconde Guerre mondiale, et les torpilles contrôlées par radio peuvent facilement être « piratées » et détournées par l’ennemi. Grâce à ses connaissances sur l’armement et son ami musicien, Hedy imagine une façon de créer un signal sûr permettant aux navires américains et leurs torpilles de communiquer sur un même motif de fréquence.
Hedy et George déposent leur brevet, intitulé « Secret communication system » en 1941. L’invention sera passée sous silence, l’armée trouvant l’idée trop « farfelue ».
Pourtant, en 1959, un ingénieur militaire découvre le brevet du saut de fréquence. Celui-ci n’étant plus protégé, l’invention est utilisée en 1962 lors de la crise de la baie des Cochons à Cuba.
Une reconnaissance tardive
Il faut savoir que cette invention, à l’origine du GPS et du WIFI, n’a pourtant été reconnue que plus de cinquante ans plus tard. Hedy Lamarr reçoit alors rétroactivement, en 1997, le prix de l’Electronic Frontier Foundation.
Hedy Lamarr nous quitte le 19 janvier 2000. Elle sera admise, à titre posthume, au National Inventors Hall of Fame en 2014.
Le saviez-vous ? 1929 : L’affaire « Personne »
Une loi appelée « Loi constitutionnelle de 1867 » gouverne alors le Dominion du Canada. Selon l’article 24, « Seules les personnes qualifiées peuvent être nommées au Sénat. » Pour être qualifié, il faut être âgé d’au moins 30 ans, posséder des biens d’une valeur de 4 000 dollars minimum et résider dans la province de leur nomination. Cependant, cette loi ne mentionne pas si « personne » inclut ou non les femmes. En 1867, il est déterminé légalement que le terme « personne » ne désigne que les hommes.
Cette position est maintenue jusqu’en 1922, jusqu’à ce qu’un groupe de femmes activistes de l’Alberta propose Emily Murphy, première juge du Canada, pour un poste au Sénat. Malheureusement, le 24 avril 1928, après un long débat, la Cour suprême du Canada statue à l’unanimité que les femmes ne sont pas des « personnes » selon l’article 24 de la loi constitutionnelle de 1867, et Emily Murphy n’est donc pas admissible pour une nomination au Sénat.
Le groupe de femmes activistes ne s’avoue pas vaincu et décide de faire appel à une autorité supérieure : le comité judiciaire du Conseil privé à Londres, au Royaume-Uni le 18 octobre 1929.
La conclusion est sans équivoque : le terme « personne » utilisé dans l’article 24 inclut bien les femmes qui sont donc admissibles à être convoquées et à devenir membre du Sénat du Canada.
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