Avec l’essor de la finance durable, la transparence devient un enjeu clé pour les investisseurs et les régulateurs. L’European ESG Template (EET) s’impose comme un standard permettant d’harmoniser la communication des données extra-financières des asset servicers ou asset managers avec les distributeurs et d’assurer la cohérence des fonds ESG face aux exigences réglementaires.
Un besoin croissant de transparence dans la finance durable
L’investissement ESG connaît une croissance exponentielle, porté par la demande des investisseurs et l’évolution du cadre réglementaire. Cependant, le manque d’uniformité dans la communication des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) complique la comparaison entre les fonds et limite la confiance des investisseurs.
Face à ce défi, les régulateurs européens ont renforcé les exigences de transparence avec le règlement SFDR (Sustainable Finance Disclosure Regulation) et la taxonomie européenne. Dans ce contexte, l’European ESG Template (EET) a été conçu pour standardiser le partage des informations ESG entre les asset managers, les distributeurs et les investisseurs institutionnels.
EET : un outil clé pour structurer les informations ESG
Développé par FinDatEx, l’EET vise à centraliser et normaliser les données ESG des fonds d’investissement. Il fonctionne comme un format de reporting structuré qui facilite la transmission des informations aux différents acteurs du marché.
Ce modèle couvre des indicateurs variés, incluant :
- La classification SFDR (article 6, 8 ou 9).
- Les indicateurs d’impact extra-financier.
- L’alignement avec la taxonomie européenne.
- Les principales incidences négatives (PAI) sur les critères ESG.
Grâce à cette standardisation, l’EET permet aux distributeurs de mieux évaluer l’adéquation des produits ESG avec les préférences des investisseurs, tout en facilitant le respect des obligations réglementaires.
Les défis d’adoption pour les asset managers
Si l’EET représente une avancée majeure en matière de transparence, sa mise en œuvre n’est pas sans difficultés. Les asset managers doivent relever plusieurs défis pour l’intégrer efficacement dans leur reporting ESG :
- Fiabilité des données : la collecte d’informations extra-financières nécessite des sources de données robustes et une méthodologie claire.
- Interopérabilité avec les autres standards : assurer la cohérence entre l’EET, les exigences SFDR et d’autres cadres de reporting comme la taxonomie verte.
- Automatisation du reporting : l’intégration de l’EET dans les systèmes existants requiert des solutions technologiques adaptées pour gérer efficacement les flux de données.
Face à ces enjeux, les asset managers doivent adapter leurs processus internes, collaborer avec des fournisseurs de données ESG fiables et investir dans des outils de reporting automatisés pour assurer une mise en conformité efficace.
Vers une harmonisation renforcée de la finance durable
L’EET marque une avancée significative vers une finance durable plus transparente et mieux régulée. En normalisant la communication des données ESG, il facilite le travail des distributeurs et renforce la confiance des investisseurs dans les produits financiers durables.
Toutefois, son adoption n’est qu’une première étape dans un paysage réglementaire en constante évolution. La prochaine grande transformation concernera l’articulation entre l’EET et le SFDR, notamment pour aider les asset managers à s’adapter aux exigences croissantes de transparence et de reporting extra-financier. Un enjeu clé pour garantir une finance plus responsable et mieux encadrée.