ISR vs ESG : quelles différences pour un investissement responsable ?

par OUTSCALE

ISR et ESG : deux approches complémentaires mais différentes

L’investissement socialement responsable (ISR) et les critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) sont souvent confondus. Pourtant, ces deux notions, bien que liées, présentent des distinctions fondamentales qui influencent les stratégies d’investissement. Décryptons ces différences pour mieux comprendre leur impact sur la finance durable.

L’ISR : une approche engagée et sélective

L’Investissement Socialement Responsable (ISR) repose sur une approche proactive visant à intégrer des critères extra-financiers dans la sélection des actifs. Son objectif est double : générer de la performance tout en ayant un impact positif sur la société et l’environnement.

L’ISR se décline sous plusieurs stratégies d’investissement. La méthode d’exclusion consiste à éviter les entreprises impliquées dans des secteurs jugés nuisibles comme les armes, le tabac, les jeux d’argent ou encore les énergies fossiles. Par exemple, de nombreux fonds ISR bannissent les entreprises dont plus de 5 % du chiffre d’affaires provient de ces secteurs.

Une autre approche est celle du best-in-class, qui consiste à sélectionner les entreprises les plus performantes sur les critères environnementaux et sociaux au sein de chaque secteur. Ainsi, au lieu d’exclure un domaine entier, l’investisseur favorise les entreprises ayant les meilleures pratiques. Par exemple, un fonds ISR peut investir dans une entreprise pétrolière réduisant activement son empreinte carbone.

L’investissement à impact est une autre facette de l’ISR. Il vise à financer des projets ayant un bénéfice sociétal ou environnemental direct, comme les entreprises spécialisées dans les énergies renouvelables ou les initiatives favorisant l’inclusion sociale. Enfin, l’engagement actionnarial permet aux investisseurs d’influencer les décisions des entreprises en votant aux assemblées générales et en dialoguant avec les dirigeants pour inciter à des pratiques plus responsables.

Cette approche traduit donc un choix d’investissement aligné sur des convictions éthiques et des valeurs précises, privilégiant une sélection rigoureuse des actifs financiers.

L’ESG : un outil d’analyse et de gestion des risques

Les critères ESG sont, quant à eux, des indicateurs permettant d’évaluer la performance extra-financière des entreprises. Contrairement à l’ISR, qui repose sur une démarche engagée, l’ESG sert avant tout d’outil d’analyse pour mesurer les risques et opportunités associés aux facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance.

L’ESG est désormais incontournable dans la gestion des actifs, les entreprises sont  évaluées selon ces critères jugées sur trois piliers :

  • L’environnement : Il concerne la gestion des émissions carbone, l’efficacité énergétique, la préservation de la biodiversité et la consommation des ressources naturelles. Par exemple, une entreprise fortement émettrice de CO₂ pourra voir sa notation ESG dégradée si elle ne met pas en place des stratégies de réduction.
  • Le social : Ce critère englobe les conditions de travail, les droits des travailleurs, la diversité en entreprise et les relations avec les parties prenantes. Une entreprise ayant des pratiques exemplaires en matière d’égalité salariale et de bien-être au travail obtiendra un score ESG plus élevé.
  • La gouvernance : Elle concerne la structure du conseil d’administration, la transparence financière, la rémunération des dirigeants et la lutte contre la corruption. Une gouvernance défaillante peut nuire à la performance à long terme et accroître les risques de scandales.

Les investisseurs utilisent ces critères pour identifier les risques financiers liés à des enjeux de durabilité. Cependant, l’ESG ne signifie pas forcément un engagement éthique ou une exclusion de certaines industries. Une entreprise notée ESG peut être performante sur ces critères sans exclure des activités controversées. C’est un outil de gestion des risques plus qu’un engagement moral. Chez OUTSCALE, nous comprenons ces enjeux et proposons des solutions innovantes pour les asset managers. La régulation et la définition des cadres ESG sont en constante évolution, et chez OUTSCALE, nos solutions s’adaptent à ces changements. Elles visent à proposer des outils métiers qui facilitent la tâche des asset managers et leur font gagner du temps sur la préparation des reporting SFDR.

ISR et ESG : quelle approche privilégier ?

Le choix entre ISR et ESG dépend des objectifs de l’investisseur. Les fonds ISR sont destinés aux investisseurs souhaitant aligner leur portefeuille avec leurs valeurs et maximiser leur impact positif. En revanche, les approches ESG sont adoptées par une majorité d’acteurs financiers pour évaluer la résilience des entreprises face aux enjeux de durabilité.

Un investisseur institutionnel, comme un fonds de pension, peut privilégier une approche ESG afin de limiter les risques financiers liés aux évolutions réglementaires et aux attentes des parties prenantes. À l’inverse, un investisseur particulier soucieux de l’impact de son épargne sur le monde peut opter pour l’ISR, avec une sélection plus exigeante d’entreprises et de fonds.

De plus en plus, les stratégies ISR intègrent des critères ESG pour allier impact et performance. Cependant, il est essentiel d’analyser les méthodologies employées, car les notations ESG varient selon les organismes et ne sont pas facilement comparables. Par exemple, une entreprise peut obtenir une excellente note ESG auprès d’un organisme et une note plus faible auprès d’un autre, en raison de différences d’évaluation et de pondération des critères.

La transparence devient un enjeu majeur dans ce domaine. Les régulations comme la SFDR (Sustainable Finance Disclosure Regulation) en Europe obligent désormais les gestionnaires d’actifs à préciser la nature de leurs investissements ESG ou ISR. Ces évolutions visent à limiter le greenwashing, où certains fonds affichent des labels responsables sans réelle cohérence dans leur approche.

Vers une finance plus responsable

L’ISR et l’ESG sont deux piliers de la finance durable, mais avec des logiques distinctes : l’ISR privilégie l’engagement et l’exclusion, tandis que l’ESG repose sur l’analyse des risques. Les investisseurs doivent comprendre ces nuances pour bâtir une stratégie alignée avec leurs objectifs.

Avec la montée des préoccupations climatiques et sociales, l’ISR et l’ESG continueront d’évoluer. La régulation accrue et l’exigence de transparence poussent les entreprises et les investisseurs à redéfinir leurs stratégies pour répondre aux défis du XXIᵉ siècle.

Dans un prochain article, nous explorerons focus sur les régulations européennes concernant l’ISR.

 

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