Face aux réglementations européennes toujours plus strictes, les asset managers doivent ajuster leurs stratégies de reporting ESG. L’European ESG Template (EET), un rapport que les Assets Servicer transmettent aux Asset Manager et aux distributeurs ou que les Assets Manager transmettent aux distributeurs.
Même si l’EET n’est pas, en soit, une obligation réglementaire, la production de ce fichier est un élément central dans la stratégie de distribution des produits. En effet, la visibilité des produits peut être fortement affectée par ce document, de nombreux distributeurs exigent ce nouveau format, sous peine de ne plus être proposé à la commercialisation, en complément du SFDR, devenu un outil clé pour garantir une transparence accrue et répondre aux attentes des investisseurs. Comment l’adopter efficacement ?
Un cadre réglementaire renforcé pour plus de transparence
L’investissement responsable s’impose comme un standard incontournable, porté par des régulations de plus en plus strictes. Le Sustainable Finance Disclosure Regulation (SFDR), en vigueur depuis 2021, oblige les gestionnaires d’actifs à catégoriser leurs fonds selon leur prise en compte des critères ESG (article 6, 8 ou 9).
Toutefois, pour assurer une communication claire et standardisée des informations ESG, un cadre plus précis était nécessaire. C’est dans ce contexte qu’intervient l’European ESG Template (EET). Développé par FinDatEx, ce template harmonise le partage des données entre les asset managers, les distributeurs et les investisseurs, permettant une meilleure transparence sur les engagements ESG des produits financiers.
EET et SFDR : des outils complémentaires pour structurer le reporting ESG
L’EET ne remplace pas le SFDR mais le complète en structurant la transmission des informations ESG requises par la réglementation. Alors que le SFDR définit les obligations de classification et de publication des données, l’EET fournit un format standardisé permettant aux asset managers de partager ces informations avec les distributeurs et investisseurs institutionnels.
L’un des principaux défis réside dans l’alignement des données entre ces deux cadres. Un fonds classé article 9 selon le SFDR doit non seulement prouver ses engagements ESG, mais également transmettre des indicateurs précis sur sa durabilité. L’EET facilite cette tâche en intégrant des champs spécifiques aux critères SFDR, incluant l’empreinte carbone, les controverses ou encore la part d’alignement avec la taxonomie européenne.
Les défis pour les asset managers et les bonnes pratiques à adopter
Si l’EET offre une solution pour améliorer la transparence, son adoption implique une mise à niveau des processus internes des asset managers. Plusieurs défis se posent :
- Collecte et qualité des données : garantir la fiabilité des informations ESG reste un enjeu majeur, nécessitant des sources de données robustes et des méthodologies claires.
- Harmonisation des reportings : assurer la cohérence entre les déclarations SFDR, l’EET et d’autres cadres réglementaires comme la taxonomie verte.
- Adaptation technologique : intégrer l’EET dans les outils de reporting existants et automatiser la collecte des indicateurs ESG pour limiter les risques d’erreur et réduire la charge administrative.
Pour répondre à ces enjeux, les asset managers doivent renforcer leur collaboration avec les fournisseurs de données, investir dans des solutions technologiques adaptées et former leurs équipes aux exigences réglementaires en constante évolution.
Vers une finance plus transparente et responsable
L’adoption de l’EET par les asset managers marque une étape clé vers une finance plus transparente et mieux régulée. En structurant les données ESG et en alignant leurs reportings sur les exigences du SFDR, ils renforcent la confiance des investisseurs et facilitent la distribution de leurs fonds à l’échelle européenne.
Outre la classification des fonds, un autre enjeu majeur réside dans l’intégration effective des Principal Adverse Impacts (PAI). Bien qu’ils soient déjà intégrés dans le cadre du SFDR et inclus dans les données de l’EET, leur prise en compte opérationnelle demeure un défi de taille. Les gestionnaires d’actifs doivent non seulement mesurer, mais aussi publier l’impact négatif de leurs investissements sur des critères environnementaux et sociaux précis — une exigence clé pour une finance durable réellement efficace.