Selon le cabinet Gartner, le marché du Robotic Process Automation (RPA) devait croître de 19,5 % d’ici à 2021 — une croissance à deux chiffres qui pourrait se maintenir jusqu’en 2024.
La crise de la Covid-19 n’est pas étrangère à cette accélération de l’adoption de solutions de RPA y compris au sein des entreprises françaises, où cette approche technologique connaît un véritable boom. Mais la situation sanitaire ne fait que mettre en lumière une tendance de fond qui n’a pas attendu le coronavirus pour émerger. Car l’intérêt des DSI et des directions métiers pour le RPA — Robotic Process Automation — n’est pas neuf.
Alors, c’est quoi le RPA ? Et pourquoi les entreprises françaises adoptent-elles de plus en plus de robots logiciels pour optimiser leurs processus ?
Qu’est-ce que le RPA ?
Ce qu’on appelle le RPA est une approche qui consiste à automatiser des tâches répétitives par le biais de logiciels adaptés. Ceux-ci peuvent embarquer un programme d’intelligence artificielle afin d’optimiser le traitement et l’accomplissement des tâches associées à un processus métier particulier.
Qu’est-ce que ça veut dire, RPA ? Ces trois lettres sont l’acronyme de Robotic Process Automation, une forme spécifique d’automatisation des tâches. Particulière, parce qu’elle passe le plus souvent par l’utilisation de logiciels dopés à l’intelligence artificielle. On parle d’ailleurs de « robots logiciels » : des programmes informatiques conçus pour exécuter des actions définies à l’avance, et pour le faire sans intervention humaine, les tâches étant prises en charge par les outils de RPA.
On utilise le RPA dans divers cas de figure, plus ou moins complexes. À titre d’exemple, les solutions de RPA peuvent prendre en charge la gestion des réponses à des e-mails ou à des questions posées via une messagerie instantanée (à la façon d’un chatbot amélioré), mais aussi automatiser des tâches plus pointues : gestion complète du cycle de vie d’un contrat client, rapprochement comptable, édition de reportings à partir d’une multitude de ressources, etc.
Comment fonctionne le RPA ?
Le RPA est une forme d’automatisation intelligente : connectés aux SI des entreprises, les robots logiciels sont chargés d’effectuer des tâches récurrentes comme le feraient des opérateurs humains, mais beaucoup plus rapidement et en réduisant quasiment à zéro le risque d’erreur. Il existe toutefois différents degrés d’automatisation.
En effet, si le RPA fonctionne globalement toujours sur le même principe — automatiser le processus souhaité pour effectuer des tâches récurrentes et à faible valeur ajoutée à la place des opérateurs humains —, il en existe différents « modes » :
- Le RPA assisté constitue le tout premier niveau d’automatisation des tâches : les robots logiciels ne prennent en charge qu’une partie des tâches, en collaboration avec les opérateurs qui les activent et les pilotent.
- Le RPA non assisté va plus loin en permettant d’automatiser le processus désiré dans sa totalité, en toute autonomie, donc sans intervention humaine. Les opérateurs sont libérés de nombreuses contraintes et peuvent se focaliser sur des tâches à plus forte valeur ajoutée.
- Le RPA cognitif associe aux outils de RPA une technologie d’intelligence artificielle pour gérer des problématiques plus complexes. En s’appuyant sur le machine learning, l’IA peut, en effet, traiter le langage naturel, pratiquer la reconnaissance d’images ou analyser des données structurées. On parle d’automatisation intelligente des processus.
Quels sont les avantages du RPA pour les entreprises ?
Pourquoi mettre en œuvre des robots logiciels dans l’entreprise ? L’automatisation intelligente associée aux outils de RPA permet à l’entreprise de gagner sur trois plans : en revalorisant le travail de ses collaborateurs, en améliorant l’expérience client et en réduisant ses coûts. Ce qui fait du RPA un pilier de la transformation digitale des organisations.
Pourquoi choisir un RPA ? Le fait d’automatiser les tâches récurrentes permet à l’entreprise de profiter de trois avantages majeurs :
- Le travail des collaborateurs est revalorisé en vertu de la redistribution des tâches permise par l’utilisation de robots logiciels. Les employés prennent en charge des tâches à plus forte valeur ajoutée et s’impliquent davantage dans leur travail. C’est d’autant plus vrai que les solutions de RPA s’appuient sur des interfaces utilisateur intuitives.
- L’expérience client est améliorée grâce à un traitement plus rapide des données et à une marge d’erreur quasiment inexistante. Les problématiques des clients sont mieux prises en charge et les employés ont plus de temps à consacrer au relationnel.
- Les coûts sont réduits et le retour sur investissement optimisé : le fait d’automatiser des tâches récurrentes permet d’accélérer le processus métier associé, de supprimer tout risque d’erreur, et d’effectuer ces tâches en continu. Le temps gagné est réinvesti par les collaborateurs dans des tâches plus intéressantes. Ce sont donc des économies réalisées un peu partout !
Bien sûr, tout dépend des solutions de RPA mises en œuvre, mais ces avantages sont ceux que l’on retrouve dans la plupart des cas avec le Robotic Process Automation.
Les entreprises françaises déjà bien engagées dans le RPA
Les entreprises et administrations françaises n’ont pas attendu la crise sanitaire pour s’engager dans une transformation digitale en profondeur. Selon une enquête IDC pour Blue Prism (l’un des acteurs hexagonaux du RPA — Robotic Process Automation), qui s’appuie sur le témoignage de 200 organisations interrogées entre décembre 2019 et mars 2020, 70 % des DSI et 79 % des responsables métiers ont déjà lancé des initiatives en matière de modernisation des processus internes. Respectivement 24 % et 14 % d’entre eux révèlent avoir d’ores et déjà démarré un chantier en ce sens, en collaboration avec la direction générale.
Ce qui veut dire que la grande majorité des organisations sondées se montrent actives en matière d’automatisation intelligente des processus. L’enquête prévoit que, dans deux ans, plus de la moitié des processus devraient être automatisés dans les entreprises françaises.
Dans deux ans, plus de la moitié des processus devraient être automatisés.
Un autre sondage, réalisé fin 2019 par IDC France pour le compte de UiPath, montrait déjà cet engouement des entreprises hexagonales pour le RPA — Robotic Process Automation. Les deux tiers des organisations disaient considérer l’automatisation des opérations comme « un sujet important, voire prioritaire » ; 64 % des DSI en faisaient une nécessité, et 21 % une priorité.
Peu d’entreprises ayant déjà entendu parler du Robotic Process Automation s’y montraient insensibles, 74 % des DSI et 65 % des directions métiers ayant déjà engagé une réflexion en ce sens. Côté métiers, un quart des directions avaient déjà implémenté une solution de RPA — Robotic Process Automation.
Un intérêt généré par les bénéfices qu’il est possible de retirer du RPA : gain de temps, limitation des erreurs humaines, amélioration de la sécurité, réalisation d’économies, hausse de l’efficacité, perfectionnement de la relation client, etc. Pour les DSI, c’est le trio « délais, facilité, coûts » qui arrive en tête des avantages offerts par le RPA — Robotic Process Automation.
Dans les faits, près de trois quarts (69 %) des entreprises enregistrent un ROI positif moins d’une année après la mise en place d’une telle solution (étude ABBYY).
Sur cette image, on voit que les humains disparaissent dans le traitement des tâches, et c’est bien là la différence entre le RPA où le robot remplace les actions humaines, et BPM où l’humain a encore toute sa place dans l’exécution du processus.
Les raisons de l’accélération du processus d’automatisation
On peut expliquer le boom du RPA — Robotic Process Automation dans les entreprises françaises de deux façons : la nécessité d’automatiser les processus, et l’accessibilité grandissante des outils.
D’une part, les entreprises sont déterminées à engager la transformation digitale, dans la mesure où celle-ci n’est plus une option dans un environnement de plus en plus numérique et concurrentiel. Le recours à l’automatisation permet de favoriser l’innovation (pour booster la productivité), et d’améliorer le taux de satisfaction client (pour gagner des parts de marché).
La crise de la Covid-19 n’a fait que mettre en lumière une nécessité préexistante : celle de transformer en profondeur l’entreprise, et de mettre en œuvre rapidement l’automatisation de ses processus.
D’autre part, l’accessibilité des outils est au cœur des préoccupations des éditeurs de solutions de RPA — Robotic Process Automation. Désormais, ceux-ci proposent des plateforme no-code ou low-code permettant aux organisations de prendre en main le déploiement et la mise en œuvre des applications pour automatiser les tâches.
De sorte que les directions métiers peuvent s’approprier les solutions et en tirer des bénéfices immédiats, tout en s’affranchissant de la DSI. Car les objectifs ne sont généralement pas les mêmes : quand les directions métiers cherchent à libérer du temps dans le but de gagner en qualité de service, les DSI privilégient l’efficacité, la productivité et la rentabilité.
Voilà pourquoi le recours aux solutions de Robotic Process Automation s’est rapidement démocratisé, passant des seuls acteurs de la finance et de l’assurance (précurseurs en la matière), à des organisations évoluant dans des secteurs diversifiés. Avec une prédominance d’intérêt de la part des services financiers et RH, confrontés le plus directement aux saisies manuelles lourdes et répétitives.
La conséquence concrète, c’est une multiplication par 3,6 des dépenses consenties par les entreprises françaises dans les technologies de RPA — Robotic Process Automation entre 2019 et 2023, année où le marché devrait peser la bagatelle de 160 millions d’euros. Soit une croissance annuelle moyenne de 45 % sur cette période (IDC/Blue Prism). Autant dire que le « boom » du RPA est en passe de se transformer en véritable déflagration.